samedi, décembre 29, 2007

Retex Afghanistan: bilan mitigé pour les forces spéciales françaises

Le bilan officiel de leur action est strictement classifié, mais plusieurs éléments peuvent être pointés.
1) Les conditions de leur retrait, d'abord. Elles n'ont jamais été expliquées d'un point de vue militaire. L'état-major des armées le souhaitait depuis plus d'un an et les choses ont trainées, essentiellement pour ne pas trop mécontenter les Américains. Le COS a perdu sept hommes. Pour quel résultat ? S'il était aussi important de tenir le secteur de Spin Boldak, l'une des portes d'entrée depuis le Pakistan, pourquoi l'avoir abandonné à la mi-2006 ?
2) Les conditions d'emploi. Le COS a été employé pour des missions d'infanterie légère, comparable aux commandos de chasse de la guerre d'Algérie. Ce ne sont pas véritablement des opérations spéciales, plus ponctuelles. Le détachement Arès devait tenir un secteur géographique. Il n'a pas participé à des opérations communes avec les Américains et leurs alliés - tous parfaitement anglophones, ce qui n'est évidemment pas le cas des unités françaises. En revanche, il était placé sous le commandement des Américains et devaient faire appel à leurs hélicoptères, faute de voilures tournantes françaises.
3) Cette mission d'infanterie légère a mis en lumière des manques dans la formation des unités de COS. Seul le 1er RPIMa est essentiellement formé de fantassins. Ce n'est ni le cas du 13 ème RDP, ni des commandos marine, ni des commandos de l'air - qui ne sont pas à proprement parler des fantassins. Depuis leur retour, les forces spéciales, en particulier celles de l'armée de terre (BFST), ont modifié leur entrainement, avec par exemple des exercices communs avec des régiments d'infanterie, comme le 1er Tirailleurs.
4) Depuis leur départ, des unités non rattachées au COS effectuent des missions d'encadrement de l'armée nationale afghane, dans le cadre des OMLT (Operationnal Mentoring Liaison Team). Ces missions sont, en théorie, celles d'unités spéciales. Le 13 ème BCA ou la brigade logistique semblent parfaitement faire l'affaire...
5) La communication a été désastreuse. Aucune information officielle, mais des photos vendues au prix fort - par des membres du détachement eux-même - à Paris-Match ou à VSD. Sur l'une d'entre elle, on voyait même le chef d'état-major des armées en visite au camp de Spin Boldak...

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