lundi, mars 19, 2007

Le jeu vidéo de politique financé par l'armée française Autres options

ous ne figurez pas parmi la quarantaine de candidats déclarés à l'Elysée, mais vous pouvez jouer au président sur jeu vidéo. En mars prochain doit être lancé un jeu de simulation géopolitique sur PC intitulé "Mission président", qui donne la possibilité de se glisser dans les habits de 170 chefs d'Etat autour du monde. Avec un double objectif : rester au pouvoir le plus longtemps possible et conserver le taux de popularité le plus élevé.

Pour chaque pays, le simulateur intègre plusieurs centaines de données (chômage, partis politiques, alliances internationales, poids des syndicats, etc.). "Nous voulons coller le plus possible à la réalité de la politique dans chaque pays", explique André Rocques, président de la société française Eversim, qui a créé le logiciel.

Les joueurs disposent de tous les attributs des pouvoirs : président de la République, monarque, dictateur. Vous pouvez jouer sur les impôts (supprimer l'ISF, par exemple), faire varier le nombre de fonctionnaires, décréter un embargo, vous allier avec un autre pays, déclarer une guerre, etc. Au total, un millier d'actions différentes sont possibles.

FORMATION DES OFFICIERS

Les concepteurs du jeu n'ont pas fixé de limites morales, laissant la possibilité de frauder lors des élections, d'assassiner un opposant, de devenir un dictateur... Mais, à chaque fois que le chef de l'Etat prend une décision, il doit en supporter les conséquences politiques : les différents groupes de pression sont représentés et leurs réactions prises en compte. "Un chef de l'Etat peut perdre le soutien de son Parlement, par exemple, et être conduit à la démission", explique André Rocques.

D'ici à la fin 2007, le jeu (vendu 39,90 euros) pourra devenir multijoueur (jusqu'à 170 apprentis chefs d'Etat en interaction) et sera "persistant", ce qui signifie que la simulation continuera d'évoluer, y compris lorsque l'ordinateur est arrêté (troubles sociaux, réchauffement climatique, etc.)

Cette innovation a suscité l'intérêt de la défense nationale. Selon nos informations, la délégation générale pour l'armement (DGA), chargée de piloter les programmes de recherche, a avancé 30 000 euros pour soutenir le projet. L'armée française compte utiliser cette technologie pour simuler des "comportements de pays ou de groupes sociaux". Le logiciel devrait notamment servir dans le cadre de la formation des officiers supérieurs.

Luc Bronner
Article paru dans l'édition du 21.02.07. Offre Elections 2007 : Le Monde à -50%

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